mercredi 12 juillet 2017

SEXE ET HYSTERECTOMIE.

(Meuh non, ce n'est pas un utérus fibromateux !).
 
 
Bonjour mes ami-e-s.
 
Parfois la réalité dépasse l'affliction.
 
Ci-dessous, l'argumentaire du chirurgien gynéco-obstétricien, expert près les tribunaux, affirmant que la sexualité d'une femme hystérectomisée pour autre chose qu'un cancer, est plus agréable qu'avant l'hystérectomie.
 
Cela fait peur.
 

Lisons.
 
L'avocat de la mutilée se permet de demander à l'expert quel est son avis sur le seul grief de la mutilée : séquelles sexuelles pour rien.
 
L'expert cite un article très sérieux, venant des USA. Ah, mais il ne faut pas confondre ! Les USA, c'est forcément la référence; ben tiens.
 
C'est intéressant. Donc voyons en détail.

1132 femmes devant subir une hystérectomie pour pathologie bénigne, donc non cancéreuse, ont été interrogées sur la qualité de leurs rapports sexuels avant et après l'intervention.

Là, nous devons nous arrêter un peu. Pourquoi ces 1132 femmes ont-elles subi une hystérectomie, alors qu'elles n'avaient pas de cancer ? 

Car on ne "passe pas sur le billard" quand on n'a rien.

Donc certainement un fibrome qui saigne régulièrement, ce qui n'est pas propice à la sexualité; ou bien un fibrome très volumineux, qui provoque une pesanteur pelvienne; voire plusieurs fibromes gros et qui saignent ? Autre ?

Ce qui signifie que la sexualité de ces 1132 femmes ayant subi une hystérectomie, n'était pas folichonne AVANT l'intervention.

Puis nous apprenons que 44% des femmes étudiées ont gardé leurs ovaires; ce qui induit que 56% des femmes étudiées ne les ont pas gardés (kystes ou autre chose).

La future mutilée des billets précédents fait donc partie de ces 56% là. A la différence près, c'est qu'elle, elle n'avait aucun problème sexuel avant l'intervention. Ni saignement, ni douleur, ni rien.

L'étude américaine dit : Après l'intervention, la fréquence des relations augmente (on comprend que le partenaire de tout genre soit plus à l'aise s'il n'est pas ensanglanté en permanence !), le taux de dyspareunie diminue (la dyspareunie, c'est la douleur au moment du coït; on comprend que les rapports soient plus nombreux s'ils ne font plus mal ...).

Ensuite, il est dit que les orgasmes sont plus fréquents, ce qui semble logique s'il n'y a plus ni saignement, ni douleur. Il est dommage que l'expert n'ait pas évoqué de quel type d'orgasme il s'agissait. Car une hystérectomie ne modifie pas l'orgasme clitoridien. Cela se saurait ...

Pour finir, il est écrit :"le désir lui-même ne semble pas modifié". Là, c'est beaucoup moins affirmatif, car une femme qui n'a plus mal pendant les rapports sexuels, aura plus envie d'en avoir. Forcément.

Nous parlons des 44% de femmes qui ont gardé leurs ovaires. Car après une ovariectomie bilatérale, c'est tout autre chose, puisque c'est une ménopause chirurgicale.

Au total, l'expert évoque l'amélioration de la sexualité de femmes qui ont subi une hystérectomie car elles avaient des troubles indiscutables; en supprimant ces troubles, l'hystérectomie a permis une amélioration de la qualité de vie sexuelle de ces femmes.

Qu'en est-il d'une hystérectomie totale (avec ablation des ovaires), effectuée chez une femme qui n'a aucun trouble sexuel avant l'intervention, ni saignement, ni dyspareunie, ni anorgasmie, ni perte de libido ?
 
Ce passage du rapport d'expertise (signé sous la foi du serment !) ne concerne donc pas l'intéressée; c'est un comble !
 
A bientôt car ...
A SUIVRE ...
 

 

 
N.B. Pour ceux qui veulent approfondir la question, il existe une étude française (on y retrouve, en 32 dans la bibliographie, l'étude de Rhodes, citée par l'expert ...).
 
http://www.gynecomarseille.com/details-consequences+fonctionnelles+et+psychosexuelles+de+l+hysterectomie-56.html
 
Re N.B. Il serait intéressant d'avoir l'avis des partenaires ...

 
 

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