mercredi 14 juin 2017

Handicap à rentabiliser au maximum !

(Appareil à oxygène, pouvant être branché sur n'importe quelle prise de courant avec prise de terre. Entre un fauteuil et un lit, par exemple, sans tubulure de rallonge).


Bonjour mes ami-e-s.

Saviez-vous que l'on peut "acheter" des chambres d'Ehpad et bénéficier d'une niche fiscale en utilisant le dispositif appelé LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel) agrémenté de la loi Censi-Bouvard (2009) ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Amendement_Bouvard

A lire ...

http://www.ehpadimmo.com/achat-ehpad/?gclid=CJvFndzivdQCFQaNGwod0koLWQ 

On comprend bien que, du fait de la crise de 2008, la construction du neuf ait nécessité une bonne chiquenaude pour être stimulée.

Mais une personne handicapée du fait de son âge n'est pas un locataire comme un autre (EHPAD = Etablissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes).

Or, manifestement, si.

De plus, si ce handicapé commence à tomber malade et nécessite plus d' "attentions", cela diminue d'autant la rentabilité de la chambre ainsi louée.

Car les charges financières de l'Ehpad sont les mêmes. On ne va tout de même pas embaucher du personnel pour surveiller des vieux handicapés qui ont besoin d'aérosols !

Qui donc peut s'acheter une personne âgée dépendante, mais pas trop pauvre, ni trop malade, ni trop handicapée, pour s'assurer une rente non imposable ?

Le Directeur de l'Ehpad ? Non, c'est impossible.

Le médecin coordonnateur de l'Ehpad ? Les médecins traitants des résidents handicapés de l'Ehpad ? Leurs notaires ? Non plus.

Un représentant de la Police ? Non, pas plus.

Car il y aurait manque de neutralité, conflit d'intérêts.

Si nous repensons au cas d'Alexandre, nous pouvons considérer qu'il commençait à vraiment "prendre du temps" au personnel. Or, c'est bien connu, le temps, c'est de l'argent.

Donc Alexandre devenait beaucoup moins rentable.

Deux solutions. Ou bien sa famille le larguait et sa mort "au plus vite" soulageait tout le monde; ou bien sa famille le reprenait, et le sauvait en l'accueillant chez elle.

De toutes les façons, Alexandre (debout ou les pieds devant) devait laisser la place à une autre personne âgée, capable de payer 3400 euros nets par mois, et ne demandant pas trop de soins. 

Vous trouvez cela très moral ? Moi pas.

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Les nazis supprimaient les handicapés; nous, nous les rentabilisons avant de les supprimer.

A bientôt car ...

A SUIVRE ...

(Appareil à aérosols; tout ce qui est en contact avec l'aérosol doit être nettoyé après chaque usage et le masque ne doit pas traîner sur une table poussiéreuse, sinon on envoie un nuage de particules nocives).

N.B. Alexandre est sorti avant-hier pour admirer et entendre "sa" mer. Le bonheur absolu, sans "tubulure à la patte", ni diurétiques invalidants.

(Vive la re-vie, même si ce n'est pas pour très longtemps; ce qui est pris est pris !).

samedi 10 juin 2017

Des nouvelles d'Alexandre.



(Joli renouveau ...)


Bonjour mes ami-e-s.

Depuis 8 jours, Alexandre vit parfaitement sans oxygène, car son asthme est traité correctement (le Solupred est arrêté depuis 1 semaine, et il n'y a que les trois aérosols quotidiens).

Donc, plus besoin de tubulure "peau de banane" traînant par terre.

De plus, il est parfaitement stabilisé sur le plan de sa TA (tension artérielle) avec les médicaments qu'il prenait il y a 6 mois, avant d'aller dans son Ehpad E toxique. 

Donc plus besoin de diurétiques, qui le faisaient uriner souvent, donc risquer fréquemment de se prendre les pieds dans la tubulure "peau de banane".

Les diurétiques étaient prescrits car "on" affirmait qu'Alexandre avait une insuffisance cardiaque. Or, les examens de biologie disaient le contraire (3 dosages en 1 mois 1/2). C'est étonnant.

Sans faire de parano, son fils Charles est en droit de se demander si on n'espérait pas que son papa Alexandre ne se tue en tombant, ni vu ni connu, car les vieux chutent plus facilement que les autres; tout le monde sait cela.

En effet, une telle incompétence, chez des spécialistes de la santé et du grand âge, c'est difficile à croire.

A qui profitait la mort d'Alexandre ? 

A bientôt car ...

A SUIVRE ...



(Ouaou quel souffle de vie !) 

mardi 6 juin 2017

6 juin 1944 - 6 juin 2017.

(Cathédrale de Coutances, dans la Manche).

Bonjour mes ami-e-s.

Il y a 73 ans, le Débarquement des Alliés en Normandie (Jour J ou D-Day) détruisait en grande partie la ville de Coutances (50), où je suis née 6 ans plus tard.

Il y eut des morts civils (250). Un couple a perdu 5 de ses 6 enfants sous les bombardements.

http://www.dday-overlord.com/bataille-normandie/communes/manche/coutances

In memoriam. 

Mais nous devions retrouver notre belle devise de Liberté, Egalité, Fraternité.

Egalité ? Fraternité ?

Tss, tss, tss ...

En 2017, en France, on ne soigne pas de la même façon les vieux et les jeunes. Les vieux n'ont pas besoin de visite chez un pneumologue, même s'ils ont des problèmes respiratoires récidivants. 

Les vieux, on n'en a plus besoin, sauf quand ils paient très cher leur fin de vie dans un Ehpad parfois maltraitant; et puis, cela dérange la "Liberté de faire ce que bon leur semble" des plus jeunes ...

Liberté ? Egalité ? Fraternité ?

Taratata !

A bientôt car ...

A SUIVRE ...

(Coutainville, à 12 km de Coutances).
 

samedi 3 juin 2017

Nazisme ordinaire, en France et en 2017.

(Trop vieux et non rentable car handicapé ? On laisse tomber ...).

Bonjour mes ami-e-s. 

Alexandre a deux enfants. Un fils aîné Charles et une fille cadette Anne.

Charles s'est toujours débrouillé seul; Anne demande de l'argent à tout le monde. 

Ayant perdu sa douce moitiée Edmée, Alexandre se retrouve seul, trop âgé pour refaire sa vie.

Charles travaille; Anne se fait entretenir. 

Puis Alexandre devient bien vieux, ne pouvant subvenir à sa dépendance motrice quotidienne.

Charles le recueille chez lui. Anne ne s'en occupe plus et ne vient plus le voir. Alexandre en est surpris, car il a beaucoup donné à sa cadette. Mais c'est ainsi.

Au bout de deux ans de vie commune, puis une année ponctuée de séjours transitoires dans l'Ehpad A, Charles trouve une place définitive pour Alexandre dans l'Ehpad E.

Alexandre a 96 ans, mais se porte assez bien, à part une petite faiblesse du côté pulmonaire. Il a déjà fait quelques infections bronchiques, qui ont vite guéri avec un traitement adequat. Le coeur va bien; la tension artérielle est trop haute mais régularisée par des comprimés; les phlébites ne sont plus qu'un mauvais souvenir grâce à un anticoagulant doux; les yeux et les oreilles sont OK.

C'était en décembre 2016.

Une semaine après son arrivée dans l'Ehpad E, Alexandre fait une grave infection pulmonaire bilatérale. Il y a une épidémie dans l'établissement. Le personnel est débordé. Le médecin coordonnateur prend ses vacances, car il les avait programmées. Un jour, Charles rend visite à son père et le trouve grisâtre; il appelle le médecin traitant, qui vient dans la soirée bien que surbooké car l'épidémie sévissait aussi en ville, et prescrit de l'oxygène. Ouf ! Alexandre est sorti d'affaires, et se remet peu à peu.

Un mois plus tard, une nouvelle épidémie arrive en ville. Alexandre rechute. Il est très mal, mais finit par s'en sortir.

En avril 2017, Charles rend visite à son père et le voit tousser méchamment. Il donne l'alerte et l'infection bronchique est tuée dans l'oeuf.

Mais Alexandre ne respire pas très bien. 

"La Médecine" décide de le laisser sous oxygène 24h sur 24. De toute façon, Alexandre est très vieux, de surcroît handicapé. De plus, "La Médecine" a diagnostiqué une BPCO (Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive) avec insuffisance cardiaque. Il n'en a donc plus pour très longtemps.

On le laisse tout seul dans sa chambre jour et nuit. Charles vient le voir tous les jours et trouve parfois le plateau repas de midi non débarrassé à 16h; il trouve même son masque à aérosols traînant sur sa tablette pleine de poussière; Charles ne dit rien et nettoie la tablette.

A raison de 3400 euros nets par mois, c'est un peu cher la maison de retraite maltraite.

Anne se manifeste de nouveau, sentant l'héritage venir à grands pas. 

Puis, un soir, Alexandre fait une méchante chute sur le nez. Comme il est sous anticoagulant, il est hospitalisé en neuro-chirurgie pour surveillance. Ce n'est pas encore son heure, car les scanners cérébraux sont normaux. 

Il revient en son Ehpad E. Charles trouve deux jours de suite Alexandre avec sa tubulure d'oxygène traînant par terre. Or, il est sous diurétique et va uriner assez souvent. Il risque de tomber à nouveau à tout moment. 

C'est alors que Charles prend son courage à deux mains et récupère Alexandre chez lui, en signant une décharge.

Il le surveille régulièrement (Charles est infirmier à la retraite) et le montre à un pneumologue.

Résultat : ni BPCO, ni insuffisance cardiaque, mais un asthme non traité, avec inévitable multiplication des risques infectieux.

Au bout de deux jours d'un traitement adapté, Alexandre revit et n'a plus vraiment besoin d'oxygène. 

Charles est très heureux de revoir le sourire d'Alexandre, mais se pose pas mal de questions. D'autant qu'en 5 mois, Alexandre a perdu l'usage de son oreille droite et entend très mal de son oreille gauche; quant à sa vue, elle s'est effondrée.

Le directeur de l'Ehpad E fait du "silver business", sans aucun doute, car les vieux, c'est une mine d'or; le médecin coordonnateur considère qu'il n'est responsable de rien; le médecin traitant n'a pas jugé utile de demander à son confrère spécialiste en pneumologie de faire le diagnostic exact. Bof, Alexandre a déjà 96 ans, alors vraiment ... quant à Anne, elle vient d'envoyer un bouquet ... non pas de chrysanthèmes, mais tout juste.

Charles pense qu'Alexandre a été mis à mort, car vieux, handicapé et nécessitant trop de soins.

Or Alexandre n'était ni agonisant, ni souffrant le martyr. Cela s'appelle une tentative de meurtre.

Charles se dit que les nazis firent la même chose, quand ils mirent au point Aktion T4. 

Mes ami-e-s, ce que je viens de vous raconter est une histoire vraie. Alexandre est français. Il était sous les bombardements de Rouen le 19 avril 1944.

A bientôt car ...

A SUIVRE ...

(Ah mais c'est beaucoup mieux, après le pédicure !)