dimanche 2 août 2020

YOUPI LA VIE ! 17 ANS de "RAB" ... A SUIVRE !



Bonjour mes ami-e-s.

Il y a 17 ans, jour pour jour, je mettais fin volontairement à ma vie. 

Le 3 août 2003, un dimanche, en pleine canicule, je sautais dans un ravin au bois du château de Pau, vers midi -13h.

Hormis l'instant de prise d'élan pour mon saut périlleux, je ne me souviens plus de rien.

Longue perte de connaissance.

Réveil dans la soirée, le dos plaqué sur le sol en pente, le corps prisonnier dans les ronces.

Curieusement, après avoir mis toute mon énergie pour en "finir", je décuplais mes forces pour m'en "sortir".

Il fallait absolument quitter ce tombeau de verdure pour ne pas mourir de déshydratation.

Examen clinique : je vois et j'entends; pas de douleur violente; mes pieds bougent sans problème; mes mains aussi; ah mais les doigts de la main droite ne bougent pas au même endroit que ce que je ressens; je fais un mouvement brusque de tout le corps et j'entends "clac" au niveau de mon épaule droite; tiens, les doigts de la main droite bougent au même endroit que ce que je ressens.

Diagnostic : je viens de réduire sans le vouloir une luxation d'épaule droite. J'ai de la chance, car c'est une urgence chirurgicale ...

Au bout de plusieurs heures de progression minutieuse vers le plancher des vaches, le dos toujours plaqué sur le sol en pente, avec épluchage régulier des épines de ronces, je me trouve face à l'obligation de sauter l'équivalent d'un petit étage.

Je pense qu'il faut que je me re-suicide. En fait, je dois re-sauter pour me sauver la peau.

J'ai la trouille. 

Je regarde bien s'il y a des pierres par terre pour les éviter.

J'ai la trouille.

Ce serait ballot de se blesser méchamment alors que tout semble fonctionner sur le plan ostéo-articulaire.

J'ai la trouille.

Au bout d'une bonne 1/2 heure de peur, je concentre mon énergie et saute.

Vite j'examine la situation. Pas de gros bobos. Les jambes et les bras fonctionnent.

Je me "lève et marche" pour rentrer chez moi. Cela fait un bon bout de chemin car il me faut traverser Pau.

En cours de route, cette nuit-là, j'ai rencontré des gendarmes (ou des policiers) qui faisaient une ronde. Ils m'ont grondée, sermonnée, me reprochant de ne pas avoir appelé à l'aide avant mon geste autolytique. Je leur ai répondu que j'avais téléphoné à un ami mais que son téléphone était tombé en panne. Je leur ai demandé de m'asseoir un peu, histoire de me reposer quelque temps, dans leur véhicule. Ils ont refusé. Si j'allais dans leur engin motorisé, cela changeait le règlement et c'était d'un autre domaine de secours. SIC.

J'ai pensé que l'humanité n'avait pas évolué depuis 2000 ans. On ne soigne pas le jour du Shabbat, car c'est contraire à la Loi. Olé !

Je suis arrivée sans trop de mal dans ma résidence de vie, et j'ai sonné à la porte de ma maman, ma quasi-voisine.

Branle-bas de combat. Samu. Urgences. Souvenir très flou car j'ai du être shootée.

Je suis examinée sur toutes les coutures radiologiques.

L'interne (une fille) me dit à l'oreille : "vous n'avez rien de grave"; je lui réponds "je le sais; je m'en tire bien"; elle me rétorque : "vous trouvez ?".

Et je me suis dit : "Eh bé, elle va en faire des ravages humains, celle-là, quand elle sera médecin !".

Hospitalisation pendant 3 semaines à l'hôpital psychiatrique de Pau, d'abord en HDT (Hospitalisation sur Décision d'un Tiers), puis après levée de l'HDT.

Cela ne m'a pas traumatisée car j'étais là pour me reposer et récupérer.

Il faisait très chaud, mais c'était tenable car le parc de l'hôpital était alors très arboré.

Un jour, j'ai rencontré deux jeunes gens, hospitalisés comme moi. L'un s'appelait LEVY et tentait d'arrêter l'alcool; l'autre se prénommait MOHAMED et venait d'être sauvé d'une overdose.

Et je me suis dit : "Eh bé, entre une chrétienne catholique autolysée, un juif alcoolique et un musulman drogué, elle est belle la descendance de la religion abrahamique !".

Je fus victime d'un acte de sadisme effectué par une infirmière de l'établissement. J'ai prévenu la Médecine qui m'a remerciée, car je n'étais pas la première à témoigner. La dame était proche de la retraite. Bonjour le nombre de ses victimes !

J'ai rencontré un psychiatre fou, un psychiatre prétentieux (donc con) et méchant, une psychiatre compétente et humaine.

Sortie, et repos chez moi pendant 1 semaine.

Diagnostic :  Epuisement professionnel. Décompensation de burn-out.

Il est certain que : pas de vacances depuis des années car coût d'un remplaçant trop élevé, pas assez de personnel, salariée toute nouvelle à former, stress professionnel et financier permanent ... cela n'a qu'un temps.

Une personne a utilisé ma voiture pendant mon hospitalisation. Il n'y avait plus d'essence. Sympa la personne ! Je n'ai jamais oublié ce détail sordide. Aucun pardon.

Le 1er septembre 2003, je reprenais mon travail, qui m'avait fait tomber.

Cela prouvait aussi que la Médecine me jugeait capable de reprendre mes responsabilités.

Et je me suis dit : "Si tu "rechutes", tu ne t'en sortiras pas aussi bien ...".

J'avais la trouille.

Peu de temps après avoir repris mon labeur, j'ai reçu un courrier lapidaire de la Médicale de France - Paris : "Nous ne couvrons pas les troubles mentaux. Cordialement."

Je ne comprenais pas pourquoi la Médecine me permettait de reprendre mon travail tout en affirmant que j'avais des troubles mentaux. 

Être épuisé, c'est une maladie mentale ? Ah ? Bon.

Cela signifiait que le mois d'août  2003 était pour moi une perte sèche. Pas de chiffre d'affaire et des factures en veux-tu en voilà. Pourtant, je leur versais une petite fortune mensuelle depuis 15 ans, au cas où je ne pourrais pas exercer momentanément.

C'était m'achever. Sympas les médecins experts de la Médicale de France. Et c'était des confrères !

Un ami est intervenu. Finalement, Paris a payé. 

Mon bon "Pépé", tu m'as sauvé la vie ... merciiii. Reconnaissance éternelle.



J'ai travaillé encore presque deux années, puis j'ai fait une cessation d'activité libérale le 1er mai 2005.

Ayant vu ma mort de près, je ne m'intéressais pas à l'argent. Je n'ai pas vendu ma petite entreprise et j'ai donné mon matériel à l'humanitaire.

Je n'ai pas rechuté car je fais très attention à ne pas me surmener.

Etat permanent de veille et d'éveil. Comme avec l'abstinence tabaco-oenolique.

Ce jour là, il y a 17 ans, mon ange gardien a prouvé qu'il avait des ailes très solides.

Il fallait que je tienne encore un bon bout, afin de protéger mes deux parents de boulimiques dingues d'argent alentour.

Mon ange gardien m'a prévenue discrètement mais fermement, à chaque fois que mes vieux parents furent en grand danger, car on leur avait volé leur carte bleue à tous les deux.

Mission accomplie.

Et je me dis : "Tu ne crois pas en dieu-Dieu, mais il t'est difficile d'affirmer que dieu-Dieu n'existe pas".


Saint Agnosticisme, priez pour nous !







" Bon, Agnès, ce n'est pas tout ça ! Moi, je suis ISHA; j'ai faim de croquettes et de bisous. Tu redescends sur terre ?


A bientôt car ...


A SUIVRE ... (ben oui, ce n'est pas fini !)



Profite de tous ces cadeaux !


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